Les 29 et 30 mai dernier, seize délégations de la FSE se sont réunies à Harfleur pour participer à la CSN, Coordination Syndicale Nationale. C’est l’un des nombreux cadres qui rythment la vie démocratique du syndicat, à hauteur de 2 à 3 fois par an. Cette CSN marque un premier retour à la normale pour les camarades de la FSE qui ont pu, pour la plupart, se rencontrer en présentiel pour la première fois depuis plus d’un an et demi. Durant ces 2 jours, les militant-e-s ont pu discuter de la ligne commune à suivre pour bien attaquer la rentrée, le tout s’appuyant sur un bilan critique poussé de l’année que nous venons de vivre et qui a le mérite d’avoir challengé nos pratiques. L’ensemble des sections a débuté il y a plus d’un mois, la rédaction de leur texte local, avec leurs propres bilans et perspectives locales pour le semestre à venir, le texte proposé et amendé à la CSN étant une synthèse des textes produits par les équipes locales. La richesse des débats et de la version finale du texte est donc le fruit d’un travail collectif s’étalant sur plus d’un mois où les camarades ont fait preuve de rigueur dans leur participation au processus démocratique du syndicat.
Les enjeux de la CSN étaient élevés au vu de ce qui se profile pour la rentrée et du contexte politique, économique et social actuel. Il était donc impératif que les sections se dotent des moyens nécessaires pour réussir leur rentrée et répondre à l’urgence de re-syndicaliser les campus. L’objectif est simple : améliorer notre outil qu’est le syndicat, afin de répondre toujours plus justement aux besoins des étudiant-e-s et d’obtenir des victoires aux côtés de l’ensemble des acteurs du mouvement social.
Si la CSN nous permet de ressortir avec des perspectives claires, nous éclairant sur notre manière d’approcher le semestre qui vient, elle est aussi gage d’apport de formation pratique pour l’ensemble de ses participant.e.s. L’exercice du débat, pratiqué comme à la FSE, est un moyen pour les camarades de s’approprier les enjeux, de formuler un argumentaire collectivement, de prendre la parole devant un amphithéâtre, chacun s’attelant à permettre la participation de tou.te.s et l’accessibilité des débats. Ici, personne ne cherche à « gagner le débat », mais bien à prendre part à l’enrichissement d’un texte commun, fort-e-s de nos expériences pratiques et théoriques respectives. Convaincre et se laisser convaincre sont les maîtres mots de la CSN, l’ensemble des sections et de la direction nationale étant attachés au respect du centralisme démocratique et d’une grande rigueur dans son application. Bien que les milieux ne soient pas les mêmes, tous et toutes partagent une pratique commune : un militantisme quotidien et de terrain sur laquelle reposent notre théorisation, qui est le meilleur moyen de perfectionner notre expertise de nos milieux et de nos actions.
De nombreux camarades témoignent d’une prise de conscience des enjeux importants qui justifient l’existence même de notre syndicat : la massification, la reconnaissance et participation à la lutte des classes, la lutte pour la démocratisation et contre la libéralisation de l’ESR et ses manifestations.
Enfin, un temps national ne remplirait pas ses objectifs si il n’offrait pas à l’ensemble des militant-e-s présent-e-s une expérience de la camaraderie, qui fait l’essence de notre syndicat. Si le respect des consignes sanitaires a limité la tenue de cadre plus décontracté, l’intégration nationale des camarades est un succès ! Les temps off comme les temps de débat étant ponctués de chants hérités du mouvement social international, vecteur de dynamisme et de force.
« Rennes présente son amendement, il concerne la communication interne au syndicat, les autres sections ont ensuite quelques minutes pour se concerter par délégation et se positionner. Si certains sont d’accord pour son intégration telquel comme Limoges et Marseille, d’autres pensent qu’il peut être amélioré et prennent donc une intervention pour proposer une reformulation. C’est Nancy qui se lance, suivie par un ajout de Bordeaux. L’amendement modifié est adopté, l’ensemble des sections étant convaincue de sa pertinence et c’est au tour de Lille de venir à la tribune pour présenter le prochain amendement. » (extrait de modalités de débat)
En conclusion de ce temps national important, les délégations ont adopté trois motions, la CSN s’exprimant contre la réforme de l’Assurance chômage, pour une Université populaire comme alternative à l’Université bourgeoise actuelle, puis en solidarité avec le peuple et les étudiant-e-s de Palestine face à la colonisation. Ces trois motions sont des expressions de la CSN sur des sujets généraux qui seront transmises aux syndiqué-e-s et organisations concernées. Après une validation de la composition du Bureau national, la Secrétaire générale, Hafsa Askar, est revenue sur les enjeux politiques inédits de cette année et les priorités de l’année universitaire prochaine, rendant également hommage aux victimes étudiantes de la vague de suicide que nous avons connu cette année. Après une minute de silence, les délégué-e-s ont clôturé ce temps par de nombreux applaudissements.