Le 22 février, Bruno Lemaire a annoncé une coupe de 900 millions d’euros dans le budget du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR), dans le plan d’économie de 10 milliards d’euros sur les services publics. Avec les différentes réformes d’autonomisation des universités, ces dernières ont dû chercher des financements pour palier au désinvestissement de l’État, évidemment sans parvenir à l’équilibre financier. Cette nouvelle coupe, ainsi que le projet d’acte 2 d’autonomisation des universités, ne vont faire qu’empirer la situation financière de nos facs, déjà noyées par les dettes. Nous ne pouvons rester passif-ves au risque de voir l’état de délabrement de nos facs s’aggraver encore.
Ce manque de financement entraîne une sélection plus vicieuse que celle des plateformes ParcourSup et MonMaster. Les facultés n’ayant plus les moyens d’assurer la formation pour tous-tes, leurs présidences baissent la tête, et durcissent les modalités de contrôle des connaissances pour réduire les taux de réussite, et ferment des filières. Les bâtiments ne sont pas rénovés, certaines facs font même le choix de couper le chauffage. D’autres sont à un stade tellement critique qu’elles ne peuvent même pas assurer la tenue des cours, comme à Limoges, où 1600h n’auront pas lieu ce semestre faute de professeur-euses pour les assurer, et où les étudiant-es sont mobilisés massivement.
La situation est tout aussi désastreuse au CROUS. Nous payons quotidiennement le manque de moyens attribués aux Crous, parfois au prix de notre santé mentale et physique. Logements insalubres, minuscules, infestés de cafards ou de moisissure, ou simplement inaccessible pour les logements rénovés dont les prix sont augmentés. L’offre de restauration est réduite, quand ce ne sont pas les points de restauration entiers qui ferment, alors qu’il en manque. La quantité dans les assiettes est en baisse constante. Les difficultés administratives dues au manque de personnel, mais surtout la baisse du nombre de bourses attribuées, tous ces problèmes sont les conséquences directes de l’austérité. À Rennes, Strasbourg ou Lille, nous avons pu aider au cas par cas de nombreux-ses étudiant-es, obtenir des aides d’urgence ou des réparations dans les bâtiments, mais sans plan d’investissement pour l’avenir, la situation ne pourra que continuer d’empirer.
Les promesses du gouvernement de réduire encore les moyens de l’ESR et d’autonomiser plus les universités, c’est-à-dire de les abandonner, n’amènent qu’une réponse possible de notre part : la contre-attaque !
Si Sylvie Retailleau accepte de laisser son ministère subir la saignée pendant que les aides aux entreprises atteignent les 200 milliards, pendant que les revenus des grands bourgeois battent tous les records, alors nous emploierons tous les moyens nécessaires pour arracher un budget pour l’ESR à la hauteur de nos besoins.
Nous travaillons à organiser, sur les universités où nous sommes présent-es, les étudiant-es révolté-es par cette situation. Dès les prochaines semaines, nous allons amplifier les mobilisations étudiantes déjà en cours sur les campus et dans les résidences Crous.
Nous appelons également les étudiant-es de toutes les universités à lancer des mobilisations, à se réunir en assemblée générale pour préparer la journée de mobilisation du 19 mars, et, dans les mois qui viennent, un mouvement de contestation et de riposte d’ampleur !
Ils nous prennent 900 millions, nous les récupèrerons ! Ils nous poussent à la rue, nous y resterons ! Ils veulent nous sortir des facs, nous les occuperons !