Communiqué : Loi raciste, un seul barrage face à cette république : la rue !

Hier soir a été adoptée une loi dont la fermeté a été impulsée par le Rassemblement National en commission, dans le sillon de mesures de toute façon ultra-répressives déjà présentées par le gouvernement. La Fédération Syndicale Étudiante condamne cette loi, condamne la politique raciste du Capital et sa main légiférante : notre gouvernement. Cette condamnation n’est pas un geste symbolique de notre part, elle n’est pas un acquis de conscience. C’est la promesse que nous continuerons de lutter. Nous lutterons dans les universités, nous lutterons dans les rues, nous lutterons devant les centres de rétention, nous lutterons jusqu’au retrait de la loi. Cette lutte n’est pas à la marge de notre activité syndicale, mais la dicte. Les sans-papiers sont déjà mobilisés dans les syndicats et ont toujours été moteurs de luttes syndicales, aussi importants qu’exemplaires. C’est ce que nous montrent les travailleur-euse-s d’Emmaus à Saint-André en grève depuis 173 jours, syndiqué-e-s CGT et membres actif-ve-s du Comité Sans Papiers 59. La FSE les a soutenu dès les premiers jours et se tiendra inconditionnellement à leurs côtés jusqu’à ce que le préfet et la direction d’Emmaus accèdent à toutes leurs revendications. Ou encore en Île de France, où 650 travailleur-euse-s sans papiers sont en grève depuis le 17 octobre. Pour une grande partie intérimaires, issu-e-s des secteurs du nettoyage ou encore du chantier, ces travailleurs-euses organisé-e-s dans la CGT île de France militent pour leur régularisation. 

Ces mesures prévues par la loi raciste ne sont donc pas de vagues discussions politiciennes confinées aux murs des assemblées, mais des décisions concrètes et assassines, qui impacteront principalement les étranger-e-s travailleur-euse-s ou étudiant-e-s, mais aussi l’ensemble de notre classe. Au-delà de la démagogie avec les fascistes, ce sont des retombées matérielles causées par la précarité, la privation de liberté et en particulier de circulation, que promettent nos dirigeant-e-s. C’est la fin du droit du sol, c’est la mise à l’écart des enfants d’immigré-e-s dans une école qui ne prépare d’avenir qu’aux blancs, ainsi que la déchéance de nationalité, la criminalisation par défaut de tous les noirs et les arabes, les CRA au bout de nos quartiers, et partout l’État policier. Ce n’est pas à reculons que le gouvernement se compromet avec les fascistes : depuis des mois, il façonne le pays à leur image, plutôt qu’à la nôtre.

Il est de plus impensable pour nous qu’une partie des travailleur-euse-s en formation que nous organisons, étranger-e-s hors accords européens, soient soumis-es à des frais d’inscription multipliés par 16, à une caution de retour, ou se voient spolié-e-s de leurs APL et autres mesures de solidarité garanties par une société à laquelle ils contribuent. Ce n’est d’ailleurs pas une question d’attractivité internationale pour nos établissements. Il s’agit de ce qui fait l’essence même du service public : son accessibilité, sa prétention à des droits égalitaires pour toutes et tous ces usager-e-s. Alors ensemble, nous continuerons de lutter, peu importe les décisions de dirigeant-e-s qui ne nous représentent pas, qui n’ont que faire de nos intérêts. 

Camarades, déjouons les assemblées et faisons taire les fascistes et les opportunistes. Continuons à soutenir activement et massivement les luttes des sans-papiers. Renforçons leurs mobilisations, celles qui se multiplient partout dans le pays, des chantiers des JO aux portes d’Emmaüs. Par la force de l’outil syndical, faisons gagner la seule loi qui soit démocratique :  celle de la solidarité parmi les peuples !

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