Communiqué de la FSE et la CN-SELA
Les premières victimes de la violence sur le territoire palestinien sont les palestinien-ne-s. Une violence qui, pour eux, est double : elle est celle de la colonisation, comme celle du conflit, qui ne peuvent d’ailleurs être dissociés. Ce qu’on appelle conflit israelo-palestinien n’est autre qu’une lutte de libération nationale pour un pays opprimé, occupé. Pays auquel nous apportons notre soutien.
Depuis 2008, ce sont 6500 palestinien-ne-s qu’Israel a tué, contre 308 victimes du côté israélien avant l’opération Al-Aqsa. Ce début d’année 2023 a en outre été marqué par les excursions en Cisjordanie (à Naplouse et à Jenin) les plus meurtrières depuis 2005, et menées par 400 “civils” sionistes armés. Le régime colonial encourage et diffuse chez les israélien-ne-s la haine raciste contre le peuple palestinien, de sorte à rendre la cohabitation impossible. Il entretient dans le même temps la militarisation de tous les israélien-ne-s par un service obligatoire d’une durée de plus de 2 ans. Il y a trois semaines à peine, un raid militaire à Birzeit, principal campus universitaire de Cisjordanie, ajoutait 8 étudiant-e-s aux 70 déjà emprisonné-e-s actuellement par Israël. D’ailleurs, aux morts de la guerre s’ajoutent les morts de l’oppression coloniale, qui implique la misère et la violence quotidienne. Gaza, un des principaux foyers de population palestinienne, est une prison à ciel ouvert, en situation de siège total depuis ce weekend, après un blocus de plus de 16 ans. Les gazaouis sont encore à ce jour sous le feu des bombardements et des attaques chimiques (utilisation de phosphore blanc), et voient leur approvisionnement en eau, vivres et leur accès aux soins complètement coupés. Le tout, sous le silence complaisant de la “communauté internationale”, soit des forces impérialistes, qui n’imposent aucune condamnation ostentatoire des offensives d’Israël quand la Palestine subit la terreur – et elle la subit sans cesse depuis trop longtemps. Rappelons enfin que l’opération Al-Aqsa n’est pas une opération “du Hamas”, mais qu’elle est menée par une coalition des mouvements de résistance palestinienne, parmi lesquels les marxistes du Front Populaire de Libération de la Palestine.
Nous déplorons la position tenue par des organisations se présentant comme progressistes, quand elle ne répond pas au besoin d’émancipation de la Palestine. L’appel au cessez-le-feu ne peut se faire qu’une fois la décolonisation et la libération nationale assurées. Finalement, ces revendications inappropriées ne sont que le symbole de la progression et de la normalisation de la propagande coloniale, de moins en moins remise en question. Cette propagande fait de la résistance palestinienne et de la barbarie des synonymes, tout comme elle prétend que l’antisionisme est de l’antisémitisme. Rappelons alors que définir le judaisme comme necessairement sioniste est une position antisémite, parce qu’elle associe l’ensemble des personnes juives à l’oppression d’un peuple et à la violence du colonialisme.
Nous dénonçons donc la déformation et l’instrumentalisation avec lesquelles Israël et ses soutiens font condamner les résistant-es palestinien-nes tout comme chaque personne ou organisation qui leur manifeste son soutien. La France, grande alliée d’Israël, franchit ces derniers jours des caps alarmants dans la répression qu’elle oppose à la moindre expression pro-Palestine. Menaces de dissolution d’organisations, poursuites en justice, interdictions de rassemblements et de manifestations, sont autant de faits graves que nous dénonçons mais qui ne nous réduiront ni au silence, ni à l’inaction.
Pour mettre fin à la guerre, nous nous joignons aux palestinien-ne-s pour réclamer la fin de l’occupation sioniste en Palestine, seul moyen de garantir la fin des violences et de l’oppression. Le responsable de cette guerre, et de toutes les victimes civiles, c’est la colonisation ainsi que les forces réactionnaires qui se nourrissent de cette situation. Nous apportons et apporterons toujours notre soutien aux luttes de libération des peuples opprimés, dans la continuité de notre engagement anti-impérialiste. D’autre part, en ce mois de lutte pour la libération de George Ibrahim Abdallah, prisonnier pro-Palestine qui entame sa quarantième année de détention en France alors qu’il est libérable depuis 1999, nous dénonçons la complicité des puissances impérialistes avec les exactions du régime israélien et réclamons la libération des prisonniers pro-Palestine retenus à l’international au motif de leur lutte. Nous dénonçons aussi l’invisibilisation faite par les puissances occidentales du massacre subi par les palestinien-ne-s.
Ainsi, nous appelons, partout en France, à rejoindre ou à organiser des rassemblements de soutien au peuple palestinien, et à organiser dès ce lundi 16 octobre des journées d’action et de sensibilisation contre la colonisation sur tous les campus, ainsi qu’à y marquer, par un affichage massif, notre solidarité anti-impérialiste.
La FSE et la CN-SELA