Communiqué
Mardi 19 septembre, Prisca Thévenot, Secrétaire d’Etat chargée du SNU, a annoncé que le gouvernement œuvre vers une « obligation et une généralisation » du Service National Universel. Concernant la forme que prendrait cette systématisation de l’expérience militaire dans le parcours des jeunes français-e-s, la secrétaire affirme que « tout peut être ouvert », nous laissant présager des pires efforts de propagande de la part du gouvernement par ce biais.
La généralisation du SNU, est une étape de plus d’un processus de fascisation bien entamé par la classe dirigeante qui défend les intérêts bourgeois et impérialiste. Depuis plusieurs années l’État tente d’insérer des « valeurs républicaines » et de développer un sentiment national. Que ce soit par la multiplication des interventions des forces de l’ordre dans les lycées ou encore dans la création de filières de défense et sécurité dans l’enseignement supérieur, de stand de présentation tenus par la police nationale dans certaines universités comme à Rennes dès ce début d’année, l’Etat cherche à ramener la jeunesse vers la défense armée d’un ordre nationaliste, voire souverainiste. Aujourd’hui le but pour le gouvernement est de créer une « génération SNU », acquise à sa vision réactionnaire, néo-coloniale et raciste de la « défense du peuple français », pour éviter que celui-ci ne se soulève contre ses propres dirigeant-e-s, semeurs de l’exploitation et premiers dangers véritables pour le pays. On l’a vu avec l’interdiction de l’abaya, les prétendues « valeurs républicaines » et autre « cohésion nationale » qu’entend faire vivre le SNU sont les nouveaux noms donnés sans honte à des faits d’exclusion et de discrimination.
Cette généralisation n’arrive pas aujourd’hui par hasard : elle découle d’une crise de l’impérialisme français, dernière violemment remis en cause en Afrique de l’ouest. Alors qu’en interne du pays le pouvoir en place est contesté et que les violences policières font loi, en externe, c’est la France Afrique qui tend à perdre en influence, par le soulèvement des semi-colonies et les conflits d’intérêts inter impérialistes. Cela arrive aussi dans le contexte de la Guerre en Ukraine, où la France fait fleurir son commerce et ses exportations d’armes, préparant subtilement et peu à peu le pays à une économie de guerre. Le budget de l’armée a été augmenté de 1,5 milliards d’euros entre avril 2023 et aujourd’hui, de sorte à atteindre les 413 milliards d’euros d’effort nationaux d’ici 2030. Alors que les masses françaises lui demandent d’abonder les budgets sociaux, des retraites, de l’éducation ou encore de la santé, l’Etat se consacre à sa militarisation, créant un climat propice aux contestations populaires. Plus que jamais, il lui faut faire propagande pour se maintenir : les jeunes, à ce titre, paraissent une cible facile…
Il n’en sera rien. Nous refusons l’imposition du SNU et dénonçons les pratiques d’embrigadement de la jeunesse, et notamment de la jeunesse prolétaire, poussée dès le plus jeune âge à des formations courtes, professionnalisantes, partenaires de ou assurées directement par les forces de l’ordre. Nous contestons la gestion du budget de l’Etat, particulièrement en ce qui concerne la jeunesse, qui devrait profiter d’un bon service public d’éducation, de santé, et d’accompagnement sociaux en cette période d’inflation. Nous condamnons le racisme sous-tendu par une éducation nationaliste, que nous refusons d’assimiler. Enfin, nous témoignons notre soutien des nombreux-ses lycéen-ne-s victimes des sanctions abusives et des violences des personnels non qualifié pour des missions éducatives qu’emploi le SNU.
Face à l’impérialisme et ses guerres, paix et unité entre les travailleurs !