En France, la colère gronde. Les raffineries en grève sont aujourd’hui menacées par les réquisitions de l’Etat, et autant s’en faut pour qu’une grève des transports bloque le pays, et que partout, dans chaque secteur où s’organise notre classe, la colère se transforme en révolte. Les travailleuses et travailleurs, usé-e-s par des taux d’inflation qui pavent le chemin vers la misère, par le dédain d’un gouvernement dont les réformes de l’assurance chômage et des retraites marquent le coup de grâce porté à nos conditions de vie, sont désormais prêts à répondre. Contre la dictature des patrons et du bénéfice, pour notre émancipation et celle de nos familles, étudiantes et étudiants, travailleuses et travailleurs, unissons-nous !
Pourquoi prendre les rues ? Avec l’intensité de la répression que nous fait subir l’Etat et ses institutions, allant jusqu’à nous empêcher de tenir des tables pour renseigner les étudiant-e-s quant à leurs droits sur certains campus, la gravité de la situation pourrait sembler funeste pour notre camp. Mais prenons le problème dans le bon sens : pourquoi la classe dirigeante se sent-elle si menacée par les mobilisations des travailleurs, et particulièrement quand la jeunesse s’en mêle ? 1936, mai 68, ces dates résonnent encore pour ceux qui savent que la grève et la manifestation sont à l’origine des plus grandes avancées pour nos droits. Car seule la lutte paie, et les voix des masses dans la rue se font plus fortes que celles qu’on a tenté il y a quelques mois d’étouffer dans des urnes. Personne n’est dupe sur l’état de la démocratie dans notre pays, gangrenée par le fascisme, dévorée par l’appétit des financiers. Les universités sont fertiles aux idées progressistes, imposons-les désormais en dehors de nos copies, sur les murs des rues, entre les cris des piquets de grèves et parmi les colonnes des journaux. Allons revendiquer le pouvoir politique que notre classe a de fait, car sans elle, le pays cesse de fonctionner. Notre classe a le pouvoir de ceux dont la société dépend du travail. Travail bien plus nécessaire, nous le voyons aujourd’hui tandis que les files s’allongent devant les stations essence, que le parasitage des actionnaires.. Desertons les facs et bloquons les lycées, mais surtout rejoignons la mobilisation là où elle est, dans les usines occupées, parmi les travailleuses et travailleurs en grève, pour nous rendre utiles et faire front ensemble face aux réquisitions.
Cette insurrection doit faire levier pour une organisation de notre classe autour de revendications communes. Syndiquons-nous. Syndiquons nos parents, nos soeurs, nos frères, car nous sommes à la veille de ce qui doit être une prise de conscience pour chacun. Notre classe est la seule à pouvoir défendre ses intérêts. L’heure est à l’espoir : pour la revalorisation de nos bourses et l’élargissement de leur attribution, contre l’intensification de la sélection dans nos formations avec Parcoursup Master et contre la réforme des lycées professionnels, mais aussi pour l’augmentation des salaires, et particulièrement pour le SMIC (duquel nombre d’entre nous vivent) à 2000€.
Étudiantes et étudiants, il n’est plus l’heure d’hésiter. Rejoignons la grève.
La Fédération Syndicale Etudiante (FSE)